Il est vrai.
N’est-il pas naturel de croire que dans cet intervalle immense, il y a eu une infinité d’États fondés et détruits, des usages de toutes les sortes, les uns pleins de sagesse, les autres pleins de désordre, mille coutumes différentes par rapport à la manière de se nourrir, au boire et au manger, dans tous les lieux du monde ; sans parler de je ne sais combien de révolutions dans les saisons, qui ont dû causer [782b] des altérations de toute espèce dans la nature des animaux ?
Sans contredit.
Ajouterons-nous aussi foi à ce qu’on dit qu’il y a eu un temps où la vigne, jusqu’alors inconnue, a commencé d’être ? J’en dis autant de l’olivier, et des présents de Cérès et de Proserpine, présents qu’elles ont faits aux hommes par le ministère de Triptolème. Ne croyez-vous pas qu’auparavant les animaux se dévoraient les uns les autres, comme ils font encore aujourd’hui ?
Oui.