dans le feu, [780d] et à faire mille autres choses semblables qui n’aboutissent à rien.
Étranger, quel est donc ce point dont tu as envie de parler et que tu parais avoir tant de peine à dire ?
Vous allez l’entendre, pour ne pas vous fatiguer à cet égard de longs et inutiles délais.
Tout ce qui se fait dans un Etat selon l’ordre et sous la direction de la loi ne peut avoir que de bons effets, tandis que ce qui n’est pas réglé ou ce qui l’est mal, fait tort à la plupart des autres règlemens les plus sagement établis. Nous en avons la preuve dans la chose même dont nous parlons. Chez vous, Mégille et Clinias, les repas en commun [780e] pour les hommes ont été sagement introduits, et, comme je l’ai dit, d’une manière extraordinaire, à la suite de quelque nécessité imposée par les dieux. Mais on a eu le tort de ne pas étendre la même loi aux femmes, [781a] et de ne pas faire de règlement qui les assujettisse à la vie commune ; et comme, entre autres différences, ce sexe est, à raison même de sa faiblesse, plus porté que nous autres hommes à se cacher et à agir par des voies détournées, c’est une faute du législateur de le