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la place publique, et toute la ville bâtie en cercle sur les lieux élevés, tant pour la sûreté que pour la propreté. Près des temples sera la demeure des magistrats, et les tribunaux où ils recevront les plaintes des citoyens et leur rendront la justice ; ces lieux seront sacrés, et à raison des fonctions des magistrats qui sont saintes, [778d] et à raison de la sainteté des dieux qui y habitent ; surtout les tribunaux où doivent se juger les causes de meurtre, et les autres crimes qui méritent la mort. A l’égard des murailles de la ville, Mégilie, je serais assez de l’avis de Sparte, de les laisser dormir couchées en terre, et de ne point les relever : en voici les raisons. Je ne trouve rien de plus beau que ce qu’on dit à ce sujet en langage poétique, qu’il vaut mieux que les murs des villes soient d’airain et de fer, [778e] que de terre[1]. De plus, pour ce qui nous regarde en particulier, ce serait nous exposer à la risée des gens sensés, si après avoir envoyé chaque année les jeunes gens sur les frontières de l’État, pour y faire des fossés, des retranchemens, et y construire même des tours, afin d’arrêter l’ennemi et l’empêcher de mettre le pied sur nos terres, nous allions fermer notre ville d’une enceinte de

  1. Voyez la critique que fait Aristote de cette opinion, Polit., VII, 11.