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dont une séparation de quelque temps ne ranime jamais la langueur, engendre un incroyable dégoût, et détache l’un de l’autre. Par cette raison, le nouvel époux laissant à ses père et mère et aux parents de sa femme la maison qu’ils occupent, se retirera avec elle dans une autre, comme [776b] dans une colonie : là, visités par leurs parents qu’ils visiteront à leur tour, ils engendreront et élèveront des enfants, transmettant le flambeau de la vie de génération en génération, et observant religieusement le culte des dieux tel que la loi le prescrit.

Voyons présentement quelles sont les possessions qui constituent une fortune honnête. Il n’est pas difficile de les imaginer ni de les acquérir ; mais l’article des esclaves est embarrassant [776c] à tous égards. Les raisons qu’on en apporte sont bonnes en un sens, et mauvaises en un autre ; car elles prouvent à la fois l’utilité et le danger d’avoir des esclaves.

MÉGILLE.

Comment l’entends-tu ? Nous ne comprenons point, étranger, ce que tu veux dire.

L’ATHÉNIEN

Je n’en suis pas surpris, Mégille : car s’il y a quelque difficulté à justifier ou à condamner l’usage des esclaves, tel qu’il est établi chez les