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engendrer, et il n’aura probablement que des enfants mal constitués, et qui ne seront ni solides ni droits, ni d’esprit ni de corps. Par conséquent il faut pendant tout le cours de l’année ou même de la vie, mais surtout tant qu’on est dans le cas d’avoir des enfants, être extrêmement sur ses gardes, et ne rien faire volontairement qui nous expose à la maladie, ou qui tienne du libertinage et de l’injustice, parce que c’est une nécessité que la disposition où l’on se trouve alors, passe et s’imprime dans le corps et dans l’âme des enfants, [775e] et qu’ils naissent avec bien plus de défauts. Mais c’est principalement le premier jour et la première nuit des noces, qu’on doit s’abstenir de tout excès semblable. En effet, le commencement est comme une divinité qui fait réussir nos entreprises toutes les fois qu’on lui rend les honneurs qu’elle mérite. Que celui qui se marie se mette dans l’esprit que, des deux maisons [776a] qu’il a dans la part qui lui a été assignée, une est destinée à la naissance et à l’éducation de ses enfants, et qu’il doit se séparer de son père et de sa mère pour aller y célébrer ses noces, y faire sa demeure, y vivre lui et sa famille : car en amitié le désir qui naît de l’absence rend les liaisons plus fortes et l’union plus intime, au lieu qu’un commerce assidu,