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pour ceux de la seconde, et [775b] ainsi de suite en diminuant en proportion du cens. Si l’on se soumet à cette loi, on n’aura que des éloges à attendre de toutes parts. Mais quiconque refusera de s’y conformer, les gardiens des lois le puniront comme un homme qui n’a nulle idée des bienséances, et des lois qui se rapportent aux muses nuptiales. Outre qu’il est indécent de boire jusqu’à s’enivrer, si ce n’est dans les fêtes du dieu qui nous a fait présent du vin, cela est encore dangereux, surtout pour les personnes qui songent au mariage. [775c] L’époux et l’épouse ne sauraient apporter trop de présence d’esprit à un engagement qui les fait passer à un état de vie tout différent du précédent. De plus, il est très-important que les enfants soient engendrés de parents sobres et maîtres de leur raison. Or, on ne peut savoir dans quel jour ou dans quelle nuit l’enfant sera conçu avec la coopération de Dieu. Outre cela il ne faut point faire d’enfants lorsque l’ivresse met le corps dans un état de dissolution ; il faut que la conception se fasse en temps utile, avec consistance, stabilité et tranquillité. L’homme ivre, [775d] dont l’âme et le corps sont livrés à une espèce de rage, n’est point maître de ses mouvements ni de son action. Dans ce désordre il n’est point propre à