pris à juger de son ouvrage, crois-tu qu’il y ait un seul législateur assez dépourvu de sens pour méconnaître qu’il a laissé nécessairement une foule de traits imparfaits, et qu’il a besoin de quelque autre après lui qui corrige ce qu’il a fait, afin que la police [769e] et le bon ordre qu’il a établis dans l’État, au lieu de déchoir, aillent toujours se perfectionnant ?
Et qui n’éprouverait un semblable besoin ?
Si donc un législateur trouvait le secret de former, soit par ses discours, soit par ses actions, quelque élève plus habile que lui, ou même moins habile, et de lui enseigner l’art de maintenir les lois et de les rectifier, n’est-il pas certain qu’il en ferait usage avant que de sortir de la vie ?
[770a] Sans doute.
N’est-ce point ce que nous avons à faire pour le présent, toi et moi ?
Que veux-tu dire ?
Je dis que, puisque nous sommes sur le point