s’assembleront dans un des temples de la cité ; et là, après avoir pris le [767d] Dieu à serment, ils lui offriront en quelque sorte les prémices de tous les corps de magistrature, en choisissant pour juge dans chacun d’eux le magistrat qui jouira d’une plus grande réputation de probité, et leur paraîtra devoir rendre la justice aux citoyens avec plus de lumières et d’intégrité dans le cours de l’année suivante. Ce choix sera suivi de l’examen de chacun des élus, par ceux-là même qui l’ont élu, et si quelqu’un est rejeté, on lui en substituera un autre en gardant les mêmes formes. Ces juges prononceront entre ceux qui n’auront pu s’accorder dans les autres tribunaux ; ils donneront leur voix publiquement ; les sénateurs et tous les autres magistrats [767e] qui les ont élus, seront tenus d’assister au jugement, et d’être témoins de la sentence : pour les autres citoyens, ils y assisteront, si bon leur semble. Si un juge se trouvait accusé d’avoir porté sciemment une sentence injuste, l’accusation sera portée devant les gardiens des lois ; le juge, convaincu de cette malversation, sera condamné à payer à celui auquel il a fait tort, la moitié du dommage ; ou, si l’on croit qu’il mérite une plus grande peine, elle sera laissée à la discrétion des gardiens des lois, qui estimeront ce qu’il doit souffrir en outre, soit
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