il faut. De plus, un juge muet qui dans la discussion des causes n’ajouterait rien à ce que disent chacun des plaideurs, comme il arrive dans les arbitrages, ne serait point en état de rendre la justice ; d’où il suit qu’il n’est pas possible de bien juger, s’il y a beaucoup de juges, ou s’ils sont en petit nombre mais ignorants. Il est toujours nécessaire que les points sur lesquels les deux parties sont en litige soient suffisamment éclaircis. [766e] Or rien de plus propre à jeter du jour sur une cause que le temps, la lenteur et les fréquentes informations. Par toutes ces raisons, il faut que ceux qui ont ensemble quelque différend, s’adressent d’abord à leurs voisins, à leurs amis, à tous ceux qui peuvent être au fait [767a] du sujet de la contestation. Si la chose n’est pas suffisamment décidée par ces arbitres, on aura recours à un autre tribunal. Enfin, si le procès ne peut se vider dans ces deux tribunaux, un troisième le terminera sans appel. Au reste l’érection des tribunaux est en quelque sorte une création de magistrats, puisque tout magistrat est nécessairement juge en certaines matières, et que le juge, sans être magistrat, l’est cependant avec une autorité considérable, le jour qu’il termine les différends par sa sentence. Ainsi, comptant les [767a] juges pour des ma-
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