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jeune, aux hommes plus âgés qui ont mené une vie honorable. Outre cela, il faut que, durant les deux années qu’on veillera à la garde des campagnes, on fasse l’épreuve d’une vie dure et dépourvue de commodité. Ainsi, que les douze gardes, dès le moment de leur élection, se réunissent avec leurs cinq chefs, pour s’arranger ensemble, puisque, [763a] semblables à des domestiques, ils n’auront ni domestiques ni esclaves, et ne pourront employer pour eux-mêmes, mais uniquement pour le service public, les laboureurs et autres habitants de la campagne ; que pour le reste ils soient dans la disposition de tout faire par eux-mêmes, de se servir les uns les autres, et encore de parcourir le pays, l’hiver et l’été, toujours armés, [763b] tant pour en bien connaître toutes les parties que pour les bien garder. Il me semble en effet, que la connaissance exacte de son pays est une science qui pour l’utilité ne le cède à nulle autre : et c’est une des raisons qui doit engager les jeunes gens à aller à la chasse, avec des chiens ou autrement, autant que le plaisir et l’avantage qu’on retire de cet exercice. Que tous s’appliquent donc à remplir avec zèle les devoirs de cet emploi, quelque nom qu’on juge à propos de leur donner, soit cryp-