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et aura découché, ne fût-ce qu’une nuit, sans ordre des chefs, ou sans une nécessité urgente, s’il est dénoncé par les cinq agronomes, et qu’ils exposent son nom dans la place publique comme ayant quitté son poste, sera noté d’infamie pour avoir trahi l’État autant qu’il était en lui, et le premier venu pourra, [762d] s’il le veut, le frapper de coups impunément. Si quelqu’un des chefs tombe dans la même faute, les soixante sont chargés d’y mettre ordre. Celui d’entre eux qui s’en sera aperçu, ou l’aura appris, et ne dénoncera pas le coupable, sera soumis aux mêmes peines que s’il avait fait la faute, et puni plus sévèrement que les simples gardes : on le déclarera inhabile à posséder même aucune des charges exercées par les jeunes gens. Ce sera aux gardiens des lois à veiller exactement à ce que de pareils désordres n’arrivent point, ou s’ils arrivent, [762e] qu’ils ne manquent pas d’être punis selon les lois. Il est essentiel que tous se persuadent qu’aucun homme, quel qu’il soit, n’est capable de faire un digne usage de l’autorité, si auparavant il n’a pas appris à obéir, et qu’on doit plutôt se glorifier de savoir bien obéir que bien commander, d’abord aux lois, dans la persuasion que c’est obéir aux Dieux mêmes, ensuite, quand on est