ils y établiront des bains chauds, avec des provisions [761d] de matière sèche et combustible, pour les vieillards, les malades et les laboureurs accablés de lassitude ; remède bien plus salutaire que ne seraient tous ceux d’un médecin médiocrement habile.
Tous ces ouvrages, et les autres de cette nature, serviront à l’embellissement et à l’utilité du pays, et procureront encore un amusement fort gracieux à ceux qui seront chargés de les exécuter. Mais voici en quoi consisteront leurs occupations sérieuses : les soixante agronomes veilleront à la sûreté du territoire, non seulement par rapport aux ennemis, mais aussi par rapport à ceux qui se disent amis. Si quelqu’un se plaint à eux d’avoir reçu quelque dommage de ses voisins, [761e] ou de tout autre, soit libre, soit esclave ; dans les causes de moindre importance, les cinq agronomes de la tribu rendront par eux-mêmes la justice à ceux qui se prétendront lésés ; dans les causes plus considérables, jusqu’à la concurrence de trois mines, ils s’associeront les douze gardes, et jugeront ainsi au nombre de dix-sept. Tous les juges, tous les magistrats seront tenus à rendre compte de leurs jugements et de leur administration, hors ceux qui jugent en dernière instance, à l’exemple des rois. Si donc les agronomes commettent