jour, et ceux de la première au quadruple. Le cinquième jour les magistrats ouvriront les bulletins et les exposeront publiquement. Alors tous sans exception seront obligés de faire un nouveau choix parmi ceux qui sont nommés, sous peine de payer la première amende ; cent quatre-vingts sont ainsi choisis dans chacune des classes ; puis le sort en désigne la moitié, ils subissent les épreuves ordinaires et sont sénateurs pour l’année[1].
L’élection faite de cette manière tiendra le milieu entre la monarchie et la démocratie, milieu essentiel à tout bon gouvernement ; en effet il est impossible qu’il y ait aucune union véritable ni entre des maîtres et [757a] des esclaves ni entre des gens de mérite et des hommes de rien élevés aux mêmes honneurs ; car entre des choses inégales, l’égalité deviendrait inégalité sans une juste proportion, et ce sont les deux extrêmes de l’égalité et de l’inégalité qui remplissent les États de séditions. Rien n’est plus conforme à la vérité, à la droite raison et au bon ordre, que l’ancienne maxime que l’égalité engendre l’amitié ; ce qui nous jette dans l’embar-
- ↑ Voyez la critique que fait Aristote (II, 3) de ce modo d’élection.