Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée
L’ATHÉNIEN

Le voici. Il est évident pour chacun que, qu’elle que soit l’importance de la législation, tout État qui, après s’être donné le gouvernement le meilleur et les meilleures lois, prépose à leur exécution des magistrats incapables, non seulement ne tirera aucun avantage de la bonté de ses lois [751c] et s’exposera à un grand ridicule, mais encore que ce mauvais choix sera pour lui la source d’une infinité de maux et de calamités.

CLINIAS.

Certainement.

L’ATHÉNIEN

Considérons donc, mon cher Clinias, que c’est justement l’inconvénient auquel est exposé ton gouvernement et ta nouvelle cité. Tu vois en effet qu’il faut d’abord, pour mériter d’être élevé aux charges publiques, rendre un compte suffisant de sa conduite, à soi et à sa famille, depuis sa jeunesse jusqu’au moment de l’élection[1] : ensuite, que ceux auxquels est confié le soin de

  1. A Athènes les archontes étaient tenus, avant d’entrer en charge, de rendre compte non seulement de leur cens, de leurs biens et de leur propre vie antérieure, mais aussi de celle de leurs ancêtres. Pollux, VIII, 9, 85 et 86.