culte, afin que dans les temps marqués chaque classe de citoyens y tienne des assemblées, qui leur procurent toutes sortes de facilités pour leurs besoins mutuels ; et que dans les festins qui accompagneront les sacrifices, ils se donnent les uns aux autres des témoignages de bienveillance et contractent entre eux des connaissances et des liaisons. Rien n’est plus avantageux à un état que ce commerce de familiarité entre les citoyens ; parce que partout où la lumière n’éclaire point les mœurs des particuliers, et où ils sont dans les ténèbres les uns par rapport aux autres, il n’est pas possible qu’on rende à chacun les honneurs et la justice qu’il mérite, ni que les charges soient données au plus digne de les remplir. Ainsi, toute comparaison faite, il n’est rien à quoi tout citoyen doive s’appliquer davantage, qu’à se montrer à tous sans aucun déguisement, toujours simple et vrai, et à ne point se laisser tromper par la dissimulation des autres.
La manière dont nous allons entrer maintenant dans nos lois étant aussi extraordinaire que l’entrée au jeu de des par le coup sacré[1], elle
- ↑ On appelait coup sacré le dernier coup, celui que l’on tentait en désespoir de cause, et quand la partie était à peu près perdue. C’est chez nous le coup de grâce. Voyez le Scholiaste, et Pollux, IX, 7.