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à des effets étrangers, tourmentaient toutes sortes d'instruments pour en tirer d'impuissantes imitations des différents sons de la nature et de la voix des animaux, et négligeaient le plus beau de tous les instruments, l'instrument musical par excellence, la voix humaine. Il blâme également des paroles sans chant et des effets d'instrumentation sans parole, le pur récitatif et la pure harmonie. L'emploi des instruments sans la voix humaine lui paraît une barbarie et un vrai charlatanisme. La voix humaine en effet est la voix de l'âme, et c'est par l'âme qu'il faut parler à l'âme ; théorie très vraie en elle-même, mais trop exclusive, et qui concentrerait la musique dans le chant. Si la bonne musique élève l'âme, la mauvaise la corrompt ; et il en est des banquets comme de la musique qui y préside : ils ont sur l'âme une puissance en bien et en mal que l'État doit surveiller. La musique et les