ficile de décider si nous le voulons. Notre choix et notre volonté se déterminent ou demeurent en suspens selon que les plaisirs et les peines sont plus ou moins nombreux, plus ou moins grands, plus ou moins vifs ; en un mot, selon que l’équilibre subsiste entre eux ou non. Puisque tel est l’ordre nécessaire des choses, il s’ensuit que dans tout état où les plaisirs et les peines sont très-nombreux, très-grands, très vifs, si c’est le plaisir qui domine, nous voulons cet état ; si c’est la peine, nous ne le voulons point: qu’au contraire dans tout état où les plaisirs et les peines sont en petit nombre, faibles et tranquilles, si les peines l’emportent, nous ne le voulons point ; si les plaisirs ont le dessus, nous le voulons : enfin, que quand les plaisirs et les peines se font équilibre, nous sommes condamnés, comme nous le disions tout à l’heure, à ne savoir que vouloir, notre volonté ne se déterminant pour ou contre un parti qu’autant que ce qui est l’objet de son amour ou de son aversion y domine. A présent il faut faire attention que tous les états possibles sont renfermés de toute nécessité dans les bornes que je viens d’assigner ; et il ne s’agit que de voir pour lequel on penche naturellement. Si quelqu’un s’avisait de dire que ce qu’il souhaite est hors de ces limi-
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