Jupiter Hospitalier. C’est pourquoi, pour peu qu’on soit attentif à ses propres intérêts, on ne négligera rien pour arriver au terme de la vie sans avoir à se reprocher aucune faute envers des étrangers. Mais de tous les manquemens dont on peut se rendre coupable, tant à l’égard des étrangers que des concitoyens, le plus grand est celui qui concerne les supplians ; car le même dieu que le suppliant a pris à témoin des promesses qu’on lui a faites, veille particulièrement sur les outrages qu’il peut recevoir, et pas un d’eux ne reste impuni.
Nous avons parlé de ce qu’on doit à ses parens, à soi-même, à sa patrie, à ses amis, à ses proches, à ses concitoyens et aux étrangers. Passons maintenant à d’autres devoirs qui embellissent la vie et ne tombent pas sous l’empire de la loi, mais que l’opinion doit recommander pour rendre plus facile l’observation des lois. C’est là ce qui doit à présent nous occuper. La vérité est pour les Dieux comme pour les hommes le premier de tous les biens. Celui qui veut être heureux ne saurait s’attacher trop tôt à elle, afin de passer avec elle le plus long temps qu’il pourra : car l’homme vrai inspire la confiance ; celui à qui le mensonge volontaire plaît, est indigne de confiance ; et celui qui ment involontairement est un