comme honteuses et mauvaises, et ne s’attache pas au contraire de tout son pouvoir à celles qui lui sont proposées comme belles et bonnes, ne voit pas qu’en tout cela il traite son âme, cet être tout-à-fait divin, de la manière la plus ignominieuse et la plus outrageante. Presque personne ne fait attention à la plus grande peine du crime : c’est la ressemblance avec les méchans, et l’aversion que cette ressemblance nous inspire pour les gens de bien et les discours vertueux, nous faisant rompre tout commerce avec eux et rechercher la compagnie de nos semblables, jusqu’à nous coller à eux en quelque sorte : et lorsqu’on en est venu là, c’est une nécessité qu’on fasse et qu’on souffre ce qu’il est naturel que les méchans fassent et disent entre eux. Ce n’est point là la peine véritable ; car tout ce qui est juste est beau, et la peine qui fait partie de la justice est belle aussi ; c’est la vengeance qui suit l’injustice. L’éprouver et ne l’éprouver pas est également malheureux ; car dans un cas on est privé du seul remède qui puisse nous guérir ; dans un autre, pour servir d’exemple salutaire, on périt. Ce qui nous honore véritablement, c’est d’embrasser ce qui est bien, et de perfectionner ce qui ne l’est pas, mais peut le devenir. Or il n’est rien dans l’homme
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/417
Cette page n’a pas encore été corrigée