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LIVRE CINQUIÈME,


L’ATHÉNIEN.

Prêtez de nouveau l’oreille, vous tous qui avez entendu ce que j’ai dit au sujet des Dieux et de ceux dont nous tenons le jour. L’ame est, après les Dieux, ce que l’homme a de plus divin, et ce qui le touche de plus près. Il y a deux parties en nous : l’une, plus puissante et plus excellente, destinée à commander ; l’autre, inférieure et moins bonne, à laquelle il convient d’obéir ; or il faut honorer en nous ce qui a droit de commander de préférence à ce qui doit obéir. Ainsi j’ai raison d’ordonner que notre ame ait la première place dans notre estime après les Dieux et les êtres qui les suivent en dignité. On croit rendre à cette âme tout l’honneur qu’elle mérite ; mais, dans le vrai, presque personne ne le fait. Car l’honneur est un bien divin, et rien de ce qui est mauvais n’est digne qu’on l’honore. Par conséquent quiconque croit relever son âme par des connaissances, de la richesse ou du pouvoir, et ne travaille pas à aug-