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a deux sortes de plaisirs que Platon a déjà distingués dans le Philèbe[1] : celui des sens qui naît de leur seule satisfaction, et celui de lame qui est attaché par un lien merveilleux à la perception du vrai et à celle du bien. C'est ce plaisir exquis et délicat, attaché à la vérité et à la vertu, qui les fait belles, et c'est cette beauté que l'art exprime. Son essence est précisément dans sa dignité. L'artiste qui ne veut donner aux hommes que des plaisirs vulgaires et exciter en eux des mouvements passionnés, est sûr de plaire à la multitude, mais il manque le but véritable de l'art ; et, d'un autre côté, si sa voix n'a pas de charme, s'il n'éprouve pas lui-même et s'il ne sait pas communiquer aux autres l'émotion divine de la beauté, le génie de l'art lui a été refusé. En appliquant cette théorie à la musique, on peut dire que

  1. T. II, Argument ; p. 258.