morts ; [718a] mais appliquons-nous à la rendre, s’il se peut, immortelle, par la fidélité de nos hommages, et en consacrant à un si juste objet une partie des biens que nous avons reçus de la fortune. Une pareille conduite nous fera obtenir la protection des Dieux et des êtres d’une nature plus parfaite que la nôtre, qui nous récompenseront de notre piété en nous faisant passer la plus grande partie de la vie en de douces espérances. Quant à nos devoirs envers nos enfants, nos proches, nos amis, nos concitoyens, à l’hospitalité recommandée par les Dieux, et aux autres devoirs de la société, [718b] qui, étant remplis selon les vues de la loi, doivent ajouter à l’agrément de notre vie, c’est aux lois que le détail en appartient ; c’est à elles de nous les faire observer par la persuasion, ou d’employer la force et les châtiments pour ramener à l’ordre ceux qui résisteraient à la persuasion, et de contribuer ainsi, avec l’assistance des Dieux, à la parfaite félicité de l’État.
Il est encore bien d’autres objets dont le législateur ne peut se dispenser de parler, si du moins il pense comme moi ; mais comme il ne conviendrait pas de les présenter d’abord en forme de lois, il me paraît plus à propos qu’il commence par des considérations générales sur