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le suit, vengeresse des infractions faites à la loi divine. Quiconque veut être heureux doit s’attacher à la justice, marchant humblement et modestement sur ses pas. Mais pour celui qui se laisse enfler par l’orgueil, les richesses, les honneurs, la beauté du corps, qui, jeune et insensé, livre son cœur au feu des passions, s’imagine n’avoir besoin ni de maître ni de guide, et se croit en état de conduire les autres, [716b] Dieu l’abandonne à lui-même ; ainsi délaissé, il se joint à d’autres présomptueux comme lui, il secoue toute dépendance, il met le trouble partout, et pendant quelque temps il parait quelque chose aux yeux du vulgaire ; mais il ne tarde pas à payer la dette à l’inexorable justice, et finit par se perdre, lui, sa famille et sa patrie. Puisque tel est l’ordre immuable des choses, que doit penser, que doit faire le sage ?

CLINIAS.

Évidemment tout homme sensé pensera qu’il faut être de ceux qui s’attachent à Dieu.

[716c] L’ATHÉNIEN.

Mais quelle est la conduite agréable à Dieu ? Une seule, fondée sur ce principe ancien, que le semblable plaît à son semblable quand l’un et l’autre sont dans le juste milieu ; car toutes les choses qui sortent de ce milieu ne peuvent