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maux des États qui n’auront pas des dieux, mais des hommes à leur tête ; que notre devoir est d’approcher le plus près possible du gouvernement de Saturne, de confier l’autorité sur toute notre vie publique [714a] et privée à la partie immortelle de notre être, et donnant le nom de lois aux préceptes de la raison, de les prendre pour guides dans l’administration des familles et des États. Au contraire, dans quelque gouvernement que ce soit, monarchique, oligarchique ou populaire, celui qui commande a-t-il l’âme asservie au plaisir et à des passions qu elle ne peut satisfaire, dévorant tout sans cesser d’être vide, consumée par un mal insatiable et sans remède, un pareil homme, qu’il commande à un particulier ou à un État, foulera aux pieds toutes les lois, et il est impossible, comme nous le disions tout à l’heure, d’espérer aucun bonheur sous un tel maître. C’est à nous de voir, [714b] mon cher Clinias, quel parti nous avons à prendre, et si nous profiterons des leçons que nous donne ce récit.

CLINIAS.

Nous ne pouvons nous en dispenser.

L’ATHÉNIEN.

As-tu fait réflexion que quelques uns prétendent qu’il y a autant d’espèces différentes de