Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/386

Cette page n’a pas encore été corrigée
L’ATHÉNIEN.

Faudra-t-il encore un peu recourir à la fable pour expliquer convenablement ce que vous demandez ? Faudra-t-il le faire ?

CLINIAS.

Sans doute.

L’ATHÉNIEN.

On raconte que, du temps de Saturne, bien des siècles avant que les gouvernements [713b] dont nous avons parlé fussent établis, il y eut un règne, une administration parfaite, dont le meilleur gouvernement d’aujourd’hui n’est qu’une imitation.

MÉGILLE.

Dans ce cas, nous lui devons, ce semble, toute notre attention.

L’ATHÉNIEN.

Je le pense, et c’est pour cela que je l’ai amenée au milieu de notre entretien.

MÉGILLE.

Tu as fort bien fait, et tu ne feras pas moins bien de nous raconter toute la suite de [713c] cette fable, autant qu’elle se rapporte à notre sujet.

L’ATHÉNIEN.

Il faut vous obéir. La tradition nous a transmis la mémoire de cet âge heureux, où tous les biens venaient d’eux-mêmes au-devant de nos