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pendant plusieurs années. En jetant les yeux sur tous les accidents semblables, on se sent poussé à dire, comme je viens de le faire, qu’aucune loi n’est l’ouvrage [709b] d’aucun mortel, et que presque toutes les affaires humaines sont entre les mains de la fortune. Il me paraît qu’on peut dire aussi la même chose, avec raison, de la navigation, du pilotage, de la médecine, de l’art de la guerre. Cependant, à l’égard de ces mêmes arts, on peut dire également et avec autant de raison ce qui suit.

CLINIAS.

Quoi ?

L’ATHÉNIEN.

Dieu est le maître de tout, et avec Dieu la fortune et l’occasion gouvernent toutes les affaires humaines. Il est plus raisonnable néanmoins de prendre un troisième parti, [709c] et de dire qu’il faut faire entrer l’art pour quelque chose. Je compte en effet pour un grand avantage, lorsqu’on est accueilli d’une tempête, de pouvoir appeler à son secours la science du pilote. Qu’en penses-tu ?

CLINIAS.

Je suis de ton avis.

L’ATHÉNIEN.

La même chose n’a-t-elle pas lieu dans toutes