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MÉGILLE.

Tout cela est vrai.

L’ATHÉNIEN.

Nous avons suffisamment montré que le désordre des affaires des Perses vient de ce que l’esclavage dans les peuples et le despotisme dans le souverain y sont portés à l’excès ; nous n’en dirons pas davantage.

MÉGILLE.

A la bonne heure.

L’ATHÉNIEN.

Je passe au gouvernement d’Athènes, et là en revanche j’ai à prouver que la démocratie absolue et indépendante [698b] de tout autre pouvoir est infiniment moins avantageuse que la démocratie tempérée par sa dépendance de pouvoirs différents. Au temps où les Perses menacèrent la Grèce, et peut-être l’Europe tout entière, les Athéniens suivaient l’ancienne forme de gouvernement, où les charges se donnaient suivant quatre différentes estimations du cens[1]. Une certaine pudeur régnait dans tous les esprits, qui nous faisait souhaiter de vivre sous le joug de nos lois. Outre cela, l’appareil for-

  1. Aristote, Polit., II, 10. Plutarque, Vie de Solon. Pollux, VIII, 10.