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MÉGILLE.

J’y consens.

L’ATHÉNIEN.

Je dis donc que si l’on travaille à rendre un État [697b] durable et parfait, autant qu’il est permis à l’humanité, il est indispensable d’y faire une juste distribution de l’estime et du mépris. Or cette distribution sera juste, si on met à la première place et à la plus honorable les bonnes qualités de l’âme, lorsqu’elles sont accompagnées de la tempérance ; à la seconde, les avantages du corps ; à la troisième, la fortune et les richesses. Tout législateur, tout État qui renversera cet ordre, en mettant au premier rang de l’estime les richesses, [697c] ou quelque autre bien d’une classe inférieure, péchera contre les règles de la justice et de la saine politique. Affirmerons nous cela ou non ?

MÉGILLE.

Nous l’affirmerons sans balancer.

L’ATHÉNIEN.

L’examen du gouvernement des Perses nous a obligés de nous étendre un peu sur ce point. Je trouve encore que leur puissance a été s’affaiblissant de plus en plus ; ce qui vient, selon moi, de ce que les rois ayant donné des bornes trop étroites à la liberté de leurs sujets,