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avait donnée au sien. C’est pourquoi Xerxès, pour avoir été élevé comme Cambyse, a eu un sort à peu près égal. Depuis tout ce temps la Perse n’a eu presque aucun roi vraiment grand, si ce n’est de nom. Je prétends au reste que ceci n’est point un effet du hasard, mais de la vie molle [696a] et voluptueuse que mènent d’ordinaire les enfants des rois et de ceux qui ont d’immenses richesses. Jamais ni enfant, ni homme fait, ni vieillard sorti d’une pareille école, n’a été vertueux. C’est à quoi le législateur, et nous-mêmes dans le moment présent, devons faire attention. Quant à vous autres Lacédémoniens, on doit rendre cette justice à votre cité, qu’il n’y a point chez elle d’autres distinctions entre le riche et le pauvre, le roi et le particulier[1], pour les emplois et l’éducation, que celles qui ont été établies dès le commencement [696b] par votre divin législateur au nom d’Apollon. En effet, il ne faut pas qu’il y ait dans un État d’honneurs affectés aux richesses, non plus qu’à la beauté, à la vigueur, à l’agilité, sans quelque vertu, ni même à la vertu sans la tempérance.

MÉGILLE.

Que dis-tu là, étranger ?

  1. Aristot. Polit., IV, 9.