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CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Considérons les suites de cette nouvelle révolution, en y appliquant nos principes. Darius n’était point fils de roi ; il n’avait point reçu une éducation molle et efféminée. Il ne fut pas plutôt maître de l’empire, du consentement des six autres, qu’il le divisa en sept portions[1], partage dont il reste encore aujourd’hui de faibles traces. Il fit ensuite des lois auxquelles il s’assujettit dans l’administration, introduisant [695d] ainsi une espèce d’égalité. Il fixa par une loi la distribution que Cyrus avait promise aux Perses ; il établit entre eux l’union et la facilité du commerce, et s’attacha les cœurs des Perses par ses présents et ses bienfaits. Aussi le secondèrent-ils de bonne grâce dans toutes les guerres qu’il entreprit, et se rendit-il maître d’autant d’États que Cyrus en avait laissé à sa mort. Après Darius vint Xerxès, élevé comme Cambyse dans la mollesse et en roi. O Darius ! on peut te reprocher avec beaucoup de justice de n’avoir pas connu la faute que fit Cyrus, et d’avoir donné à ton fils la même éducation [695e] que Cyrus

  1. Hérodote en compte vingt. Ibid. 89.