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d’elle, et ne la rende pas un objet d’aversion pour ses plus fidèles amis, ce qui la conduit bientôt vers sa perte, et fait disparaître toute sa puissance. Il n’appartient qu’aux plus grands législateurs, instruits de la mesure de pouvoir qui suffit à la nature humaine, de prévenir cet inconvénient. Quant à la manière dont les choses se passèrent alors, il est très aisé aujourd’hui de former là-dessus des conjectures, et voici ce qu’on en peut dire.

MÉGILLE.

Quoi ?

L’ATHÉNIEN.

Un dieu, je pense, par une providence particulière sur vous, prévoyant ce qui devait arriver, a modéré chez vous l’autorité royale, [691e] en la partageant entre deux branches, tandis qu’elle était une primitivement[1]. Ensuite un homme dans lequel était une vertu divine[2], voyant

  1. Les trois frères qui vainquirent les Achéens étaient Témenos, Cresphonte et Aristodème. Ce dernier, auquel Lacédémone échut en partage, mourut bientôt après la conquête et la division du Péloponnèse, et laissa deux fils, Proclès et Eurysthènes, qui sont les deux premiers rois Héraclides de Lacédémone, dont Platon parle en cet endroit.
  2. Lycurgue.