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plus subtils raisonneurs et très exercés dans tout ce qui est propre à donner de l’éclat à l’esprit [689d] et plus de rapidité à ses opérations, ils n’en méritent pas moins le reproche d’ignorants : qu’au contraire on doit donner le nom de savants à ceux qui sont dans une disposition opposée, quand bien même ils ne sauraient ni lire ni nager, comme on dit, et qu’on doit les élever aux premières charges, comme possédant les vraies lumières. En effet, mes chers amis, comment la sagesse pourrait-elle trouver la moindre place dans une âme qui n’est point d’accord avec elle-même ? Cela est impossible, puisque la plus parfaite sagesse n’est autre chose que le plus beau et le plus parfait des accords. On ne la possède qu’autant que l’on vit selon la droite raison ; quant à celui qui en est dépourvu, il n’est propre qu’à ruiner ses affaires domestiques, et loin d’être le sauveur de l’État, il le perdra infailliblement par son incapacité, dont il donnera des preuves [689e] en toutes rencontres. Tel est, comme je disais tout à l’heure, le principe dont il ne faut point se départir.

CLINIAS.

Nous en convenons.

L’ATHÉNIEN.

Dans tout corps politique n’est-il pas néces-