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CLINIAS.

Votre pays a produit dans Homère un poète admirable. Nous en avons parcouru quelques endroits très beaux, mais en petit nombre : car nous ne faisons guère usage, nous autres Crétois, des poésies étrangères.

MÉGILLE.

Pour nous, nous lisons beaucoup Homère[1], et il nous paraît supérieur aux autres poètes : quoiqu’en général les mœurs qu’il décrit soient plutôt ioniennes que lacédémoniennes. L’endroit que tu en cites vient parfaitement à l’appui de ton discours ; le poète se sert d’une fable pour représenter l’état primitif comme un état sauvage.

L’ATHÉNIEN.

Il est vrai qu’Homère est pour moi ; et son témoignage peut nous servir à prouver qu’il y a eu autrefois des gouvernemens de cette nature.

CLINIAS.

Assurément.

L’ATHÉNIEN.

Ce gouvernement ne se forme-t-il point de familles séparées d’habitation, et dispersées çà

  1. Lycurgue en avait apporté les poésies à Lacédémone, à son retour d’Ionie.