Le plaisir n’est donc une règle sûre d’estimation qu’à l’égard des choses qui n’ont pour objet ni l’utilité, ni la vérité, ni la ressemblance, et qui, d’un autre côté, [667e] n’apportent avec elles aucun dommage, mais qu’on cherche à se procurer uniquement en vue de ce sentiment agréable qui accompagne quelquefois l’utilité, la vérité, la ressemblance, et qu’on appelle plaisir, lorsque rien de tout cela n’y est joint.
Tu ne parles que du plaisir qui n’a rien de nuisible.
Oui, et je lui donne le nom de divertissement, lorsque d’ailleurs il n’est ni nuisible ni utile d’une manière tant soit peu considérable.
Tu as raison.
De ces principes ne faut-il pas conclure qu’il n’appartient ni au plaisir, ni à aucune opinion [668a] fondée sur la seule apparence, de juger des arts qui consistent dans l’imitation et le rapport d’égalité ? Car l’égalité et la proportion ne reposent ni sur l’imagination ni sur la sensibilité, mais sur la vérité seule, et pas sur autre chose.