qu’à l’exception de l’homme, les autres animaux n’avaient aucune idée de l’ordre qui doit régner dans les mouvements du corps et ceux de la voix ; que, par rapport aux mouvements du corps, [665a] cet ordre s’appelait mesure ; qu’à l’égard de la voix, on avait donné au mélange des tons graves et aigus le nom d’harmonie, et celui de chorée à l’union du chant et de la danse. Les Dieux, disions-nous, touchés de compassion pour nous, avaient envoyé les Muses et Apollon pour prendre part à nos fêtes et y présider. Nous mettions aussi Bacchus de la partie ; vous le rappelez-vous ?
Nous n’avons eu garde de l’oublier.
Ce qui appartient aux deux premiers chœurs, l’un des Muses, [665b] l’autre d’Apollon, a été expliqué. Il nous reste à parler du troisième, qui ne peut être que celui de Bacchus.
Comment cela, s’il te plaît ? L’idée d’un chœur de vieillards consacré à Bacchus, a quelque chose de si étrange, que l’esprit ne saurait sur-le-champ s’y accoutumer. Quoi ! ce chœur sera en effet composé de ceux qui sont au-dessus de trente ans, et même de cinquante jusqu’à soixante ?