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draient au contraire un homme souverainement malheureux, s’il logeait en même temps dans son âme l’injustice et le désordre ?

CLINIAS.

Tu as deviné juste.

L’ATHÉNIEN.

Soit. Comment m’y prendrai-je après cela pour vous convaincre ? Ne vous semble-t-il pas que cet homme à qui j’accorde la beauté, la vigueur du corps, la richesse, le courage, [662a] un plein pouvoir durant le cours de sa vie de faire tout ce qu’il désire, s’il est d’ailleurs injuste et livré au désordre, mène nécessairement une vie honteuse ? Peut-être m’accorderez-vous cela ?

CLINIAS.

Tout-à-fait.

L’ATHÉNIEN.

Et par conséquent, qu’il mène une mauvaise vie ?

CLINIAS.

Un peu moins.

L’ATHÉNIEN.

Et par conséquent, une vie désagréable et fâcheuse pour lui ?

CLINIAS.

Pour ceci, comment veux-tu que nous en convenions ?