Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/252

Cette page n’a pas encore été corrigée
CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Si les autres Grecs se conformaient à cet usage, les choses iraient donc mieux chez eux à cet égard qu’elles ne vont aujourd’hui ?

CLINIAS.

Il n’y aurait point de comparaison s’ils suivaient ce qui se pratique ici et à Lacédémone, et ce que tu viens de dire.

L’ATHÉNIEN.

Voyons si mes idées s’accordent avec les vôtres. Le plan [660e] de votre éducation et des leçons de votre musique se réduit-il à ce qui suit ? Obligez-vous vos poètes à dire que, dès qu’on est tempérant, juste, vertueux, on est heureux ; qu’il importe peu d’ailleurs qu’on soit grand ou petit, faible ou robuste, riche ou pauvre ; et que, quand même on aurait plus de trésors que Cyniras et Midas[1] si on est injuste, on n’en est ni moins malheureux ni moins à plaindre ? A quoi l’on peut ajouter ce que doit dire le poète, s’il veut bien dire : Je croirais indigne d’éloge et compterais pour rien quiconque

  1. Vers de Tyrtée, comme ceux qui suivent et qui ont été déjà cités pages 14 et 16.