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ce règlement soit en usage dans les autres États ? Pour moi, je ne connais aucun endroit du monde où cela se pratique, si ce n’est chez nous et à Lacédémone ; partout ailleurs on fait chaque jour de nouveaux changements dans la danse et toutes les autres parties de la musique ; et ce ne sont point les lois qui dirigent ces innovations, mais je ne sais quel goût bizarre et déréglé qui, loin de se plaire constamment aux mêmes choses, comme [660c] celui des Égyptiens, change lui-même à toute heure.

L’ATHÉNIEN.

Rien n’est plus vrai, mon cher Clinias. Si tu as cru que je voulais insinuer que cela se pratiquât aujourd’hui, ta méprise vient sans doute de ce que je n’ai point expliqué assez clairement ma pensée. J’ai voulu dire seulement ce que je voudrais qu’on observât par rapport à la musique, et tu as cru que je parlais d’une chose existante. Lorsque les maux sont désespérés et portés à leur comble, il est quelquefois nécessaire, [660d] quoique toujours triste, d’en faire la censure. Puisque tu penses comme moi sur ce point réponds-moi : Tu dis qu’on observe mieux chez vous et à Lacédémone que dans tout le reste de la Grèce ce que je viens de prescrire touchant la musique ?