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s’opposer à ceux qui n’amuseraient pas le public convenablement. L’abus contraire, autorisé autrefois dans la Grèce comme il l’est encore aujourd’hui en Sicile et en Italie, qui laisse le jugement à la multitude assemblée, et déclare vainqueur celui pour qui plus de mains se sont levées, a produit deux méchants effets : le premier, de gâter les auteurs, [659c] qui se règlent sur le goût des juges, qui est mauvais, en sorte que ce sont les spectateurs qui se donnent à eux-mêmes leur éducation ; le second, de corrompre le plaisir du théâtre, parce qu’au lieu que le plaisir de l’assemblée devrait s’épurer chaque jour par des pièces dont les mœurs seraient meilleures que les siennes, de la manière dont on s’y prend, tout le contraire arrive aujourd’hui. Mais à quoi tend ce discours ? Voyez si ce n’est point à ceci.

CLINIAS.

A quoi ?

L’ATHÉNIEN.

Il me paraît qu’il nous ramène pour la troisième ou la quatrième fois [659d] au même terme, je veux dire à nous convaincre que l’éducation n’est autre chose que l’art d’attirer et de conduire les enfants vers ce que la loi dit être la droite raison, et ce qui a été déclaré tel par