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L’ATHÉNIEN.

Oserons nous donc expliquer le vrai usage de la musique, et de cet amusement mêlé de danses et de chants, à peu près de cette manière ? N’est-il pas vrai qu’on ressent de la joie lorsqu’on se croit heureux, et que réciproquement on se croit heureux lorsqu’on ressent de la joie ?

CLINIAS.

Cela est certain.

L’ATHÉNIEN.

L’effet naturel de la joie n’est-il point de nous empêcher de demeurer en repos ?

CLINIAS.

Oui.

[657d] L’ATHÉNIEN.

Et alors les jeunes gens ne sont-ils pas portés à danser et à chanter, tandis que nous autres vieillards nous croyons de notre dignité de rester là, regardant la jeunesse, suivant avec plaisir ses jeux et ses fêtes, et, dans le regret que nous donnent notre agilité et nos forces évanouies, proposant des prix à ceux qui sauront le mieux nous rendre le souvenir de nos belles années ?

CLINIAS.

Rien de plus vrai.