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la condamne par forme de badinage et comme en songe. Ne faut-il pas qu’on ressemble à ceux avec qui l’on aime à vivre, soit bons, soit méchants, quand même on aurait honte de les louer ouvertement ? Or, croirons-nous qu’il puisse y avoir pour quelqu’un un plus grand bien ou un plus grand mal que celui-là ?

CLINIAS.

Je ne le crois pas.

[656c] L’ATHÉNIEN.

Pensons-nous qu’en quelque état que ce soit, qui est ou qui sera un jour gouverné par de bonnes lois, on laisse à la disposition du poète l’éducation et les divertissements que nous donnent les Muses ; et qu’à l’égard de la mesure, de la mélodie et des paroles, on leur accorde la liberté de choisir ce qui leur plaît davantage, pour l’enseigner ensuite dans les chœurs à une jeunesse née de citoyens vertueux, sans se mettre en peine si ces leçons la formeront à la vertu ou au vice ?

CLINIAS.

Non, cela ne serait pas raisonnable. Qui peut en douter ?

[656d] L’ATHÉNIEN.

C’est cependant ce qui est permis aujourd’hui presque en tous les pays, excepté l’Égypte.