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L’ATHÉNIEN.

Je dis donc que les premiers sentiments des enfants sont ceux du plaisir et de la douleur, et que chez eux la vertu et le vice ne sont d’abord que cela ; car pour la science et l’opinion vraie fondée en raison, heureux qui y parvient, même dans un âge avancé ; et c’est la perfection de posséder ces biens et [653b] tous les autres renfermés dans ceux-là. J’appelle éducation la vertu qui se montre dans les enfants, et lorsque leurs plaisirs et leurs peines, leurs amours et leurs haines sont conformes à l’ordre, sans qu’ils soient en état de s’en rendre compte, et lorsque, la raison étant survenue, ils se rendent compte des bonnes habitudes auxquelles on les a formés. C’est dans cette harmonie de l’habitude et de la raison que consiste la vertu prise en son entier : mais considérez seulement cette partie de la vertu qui soumet à l’ordre nos plaisirs et nos peines, et qui, depuis le commencement de la vie jusqu’à la fin, [653c] nous fait embrasser ou haïr ce qui mérite notre amour ou notre aversion, séparez-la du reste par la pensée, et appelez-la éducation ; vous lui donnerez, selon moi, le nom qu’elle mérite.

CLINIAS.

Nous sommes également satisfaits, étranger,