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il faut que celui qui veut être un jour un bon laboureur ou un bon architecte, s’amuse dès ses premiers ans, celui-ci à bâtir de petits châteaux d’enfant, celui-là à remuer la terre ; que le maître qui les élève fournisse à l’un et à l’autre de petits outils, sur le modèle des outils véritables ; qu’il leur fasse apprendre d’avance ce qu’il est nécessaire qu’ils sachent, avant que d’exercer leur profession, comme au charpentier, à mesurer et à niveler, au guerrier, à aller à cheval, ou quelque autre exercice semblable, par forme de passe-temps ; en un mot, il faut qu’au moyen des jeux il tourne le goût et l’inclination de l’enfant vers le but qu’il doit atteindre pour remplir sa destinée. Je dis donc que toute la force de l’éducation est dans une discipline bien entendue qui, par voie d’amusement, conduise l’âme d’un enfant à aimer ce qui, lorsqu’il sera devenu grand, doit le rendre accompli dans le genre qu’il a embrassé. Voyez, comme je vous ai dit, si ce commencement vous plaît.

CLINIAS.

Oui, sans doute.

L’ATHÉNIEN.

Cependant ne laissons pas à ce que nous appelons éducation une signification vague. Sou-