et la vertu, avec un rigorisme outré et un ascétisme minutieux, qui rappellent trop une époque particulière du monde écoulée sans retour. La civilisation moderne ne veut laisser à l’État que ce qu’elle ne peut lui ôter sans compromettre l’ordre social; la civilisation antique donnait à l’État l’humanité tout entière. L’une tend peut-être à trop séparer la politique de la morale ; l’autre ne les distinguait point assez. L'Orient les avait nécessairement confondues dans l’unité despotique où il absorbait toutes choses, et la Grèce qui devait tout séparer pour tout affranchir, et commencer l’ère de la liberté, la Grèce à son berceau était encore attachée à l'Orient dont elle sortait ; et c’est vers cette Grèce des premiers âges que Platon reportait sans cesse ses regards. Il y touchait par l’école de Pythagore, dont la politique est toute morale ; Socrate son maître avait passé sa
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