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discussions. Ainsi délibérez sur le parti que nous avons à prendre, et si, laissant cet objet pour le présent, nous passerons à quelque autre considération sur les lois.

MEGILLE.

Étranger athénien, tu ne sais peut-être pas que ma famille est chargée à Lacédémone de l’hospitalité publique envers Athènes[1]. C’est apparemment une chose ordinaire à tous les enfants, lorsqu’ils viennent à apprendre qu’ils sont les hôtes d’une ville, de se sentir de l’inclination pour elle, et de la regarder comme une seconde patrie, après celle qui leur a donné le jour. C’est un sentiment que j’ai éprouvé. Dès ma plus tendre jeunesse, quand j’entendais les Lacédémoniens louer ou blâmer les Athéniens, et quand on me disait : Mégille, votre ville nous a bien ou mal servis en cette rencontre ; je prenais sur-le-champ le parti de vos concitoyens contre ceux qui en parlaient mal ; et j’ai toujours conservé pour Athènes toute sorte de bienveillance. Votre accent me charme ; et ce qu’on dit communément des Athéniens, que quand ils sont bons, ils le sont au plus haut

  1. Πρόξενος, Proxène, espèce d’agent consulaire chargé de recevoir et d’aider les étrangers de telle ou telle ville. Voyez Hésychius, Suidas, Ammonius, avec les notes de Walkenaer.