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de répondre, que les jeunes gens bien élevés seront un jour de bons citoyens ; qu’étant tels, ils se comporteront bien en toutes rencontres, et qu’en particulier ils remporteront à la guerre la victoire sur l’ennemi. Ainsi la bonne éducation amène après soi la victoire : mais la victoire à son tour pervertit quelquefois l’éducation. Car souvent on a vu les succès militaires engendrer l’insolence, et celle ci produire ensuite les plus grands malheurs. Jamais une bonne éducation n’a tourné contre elle-même ; au lieu que les victoires ont été et seront plus d’une fois encore funestes aux vainqueurs.

CLINIAS.

Tu me parais persuadé que les banquets, pourvu qu’ils se passent dans l’ordre, soit d’une grande conséquence pour l’éducation.

L’ATHÉNIEN.

Je n’en doute point.

CLINIAS.

Et pourrais-tu prouver la vérité de ce que tu dis ?

L’ATHÉNIEN.

Comme bien des gens sont en cela d’un avis différent du mien, il n’y a qu’un Dieu qui puisse assurer que la chose est en effet telle que je dis. Mais si vous voulez savoir ma pensée là-dessus, je vous