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raîtra sujette aux mêmes inconvénients, faute d’un maître et d’un chef sobre. Ne remarquez-vous pas en effet qu’un pilote ou tout autre chef renverse tout, s’il est ivre, vaisseau, char, armée, en un mot tout ce qui est confié à sa conduite ?

CLINIAS.

Ce que tu viens de dire, étranger, est parfaitement vrai. Mais je voudrais savoir encore quel avantage il en reviendrait, au cas qu’on observât dans les banquets les règles que tu as marquées. Et pour me servir des exemples qu’on vient de citer, un bon général à la tête d’une armée est pour elle un gage assuré de la victoire, laquelle n’est pas un bien médiocre : il en est de même de tout le reste. Quel avantage pareil retireraient dans les États ou les particuliers d’un banquet réglé avec tout l’ordre possible ?

L’ATHÉNIEN.

Quel grand bien croyez-vous qu’il résultât pour un État de la bonne éducation d’un enfant, ou même d’un chœur d’enfants ? Si l’on nous faisait une semblable question, ne répondrions-nous pas qu’un seul enfant bien élevé est un petit objet pour tout l’État ? Mais si tu me demandais en quoi l’éducation de toute la jeunesse intéresse le bien public, il ne serait pas difficile