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leurs on soit sujet ou non au mal de mer ? Qu’en dirons-nous ?

MÉGILLE.

Point du tout : la science ne sert de rien au pilote qui serait sujet à cette maladie.

L’ATHÉNIEN.

Un général d’armée qui possède l’art de la guerre, sera-t-il en état de commander, s’il est timide dans le danger, et si la crainte lui trouble la tête ?

MÉGILLE.

Nullement.

L’ATHÉNIEN.

Et s’il était à la fois lâche et sans expérience ?

MÉGILLE.

Ce serait un fort mauvais général, plus digne de commander à des femmelettes qu’à des gens de cœur.

L’ATHÉNIEN.

Mais quoi ! si quelqu’un approuvait ou blâmait une assemblée quelconque, qui, par sa nature, devrait avoir un chef et pourrait être utile, étant bien gouvernée, et que d’ailleurs il ne l’eût jamais vue en ordre sous la direction d’un chef, mais ou abandonnée à elle-même ou mal conduite ; pensons-nous que le jugement d’un tel homme pût être de quelque poids ?