quelque usage, commencent par le blâmer ou par l’approuver sitôt qu’on en a prononcé le nom, ne s’y prennent pas comme il faut. C’est précisément comme si quelqu’un disant que le fromage est une bonne nourriture, on se mettait à le contredire, sans s’être auparavant informé de ses effets ni de la manière dont on le prend comment, à qui, avec quoi, dans quel état tant de la chose que des personnes, il faut le donner. Or voilà ce que nous faisons vous et moi. Au seul mot d’excès de table, vous vous êtes récrié, et moi j’ai approuvé, le tout avec bien peu de jugement de part et d’autre. Car nous n’avons allégué chacun pour notre sentiment que des témoins et des autorités : j’ai cru dire quelque chose de péremptoire en faveur de cette pratique, en faisant voir qu’elle est en usage chez beaucoup de nations ; vous vous êtes appuyés au contraire sur ce que les peuples à qui elle est inconnue sont supérieurs aux autres dans les combats, preuve très équivoque, comme nous l’avons vu. Si nous suivons la même méthode dans l’examen des autres lois, notre entretien n’ira pas comme je souhaite. Je veux, sur la question qui nous occupe, vous proposer une autre méthode, qui est, à mon avis, celle qu’on doit suivre ; et j’essaierai par là
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