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tout entière, et qu’il a puisé le détail de ses lois dans chacune des espèces qui la composent, en suivant néanmoins une route bien différente de celle des législateurs de nos jours, qui s’occupent uniquement du point qu’ils ont besoin de régler et de proposer pour le moment : celui-ci, des héritages et des héritières ; celui-là, des violences ; d’autres enfin d’une foule de choses de cette nature ; au lieu que, selon nous, la vraie manière de procéder en fait de lois, est de débuter par où nous avons débuté. Car je suis charmé de la façon dont tu es entré dans l’exposition des lois de ton pays. Il est juste en effet de commencer par la vertu, et de dire, comme tu as fait, que Minos ne s’est proposé qu’elle dans ses lois. Mais ce qui ne m’a plus paru juste, c’est que tu as borné ses vues à une seule partie de la vertu, et encore à la moins considérable ; et voilà ce qui m’a jeté dans la discussion où nous venons d’entrer. Veux-tu que je te dise comment j’aurais souhaité que tu m’eusses expliqué la chose, et ce que j’attendais de ta part ?

CLINIAS.

Je le veux bien.

L’ATHÉNIEN.

Étranger, m’aurais-tu dit, ce n’est pas sans raison que les lois de Crète sont singulièrement